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Dimanche 16 mars 1997, Centre Paroissial Oecuménique de Meyrin

Au programme

Cinquième Concerto Brandenbourgeois en Ré Majeur

Allegro
Affettuoso
Allegro

Clavecin Marinette EXTERMANN
Violon Martine de BOISJOLLY
Flûte Fabienne DESPONDS

Double Concerto pour violon et clavecin en Fa Majeur

Allegro moderato
Largo
Finale

Clavecin Marinette EXTERMANN
Violon Claude-Anne BRON

Extraits de Water Music

Ouverture, Largo - Allegro
Adagio e staccato
Allegro - Andante - Allegro
Bourrée
Hornpipe
Allegro molto
Hornpipe en Ré

Direction Igor DIAKOFF

A propos du programme

Jean-Sébastien Bach (1723-1750),
cinquième concerto brandenbourgeois en Ré Majeur

Les six Concertos Brandebourgeois ont été composés entre 1718 et 1721. En cette période particulièrement heureuse de sa vie, Jean-Sébastien Bach, qui disposait d’un petit groupe d’excellents instrumentistes, a écrit la plupart de ses œuvres de musique de chambre.

Ces six concertos avec plusieurs instruments seront dédicacés au margrave Christian Ludwig de Brandebourg. Chacun des six concertos fait appel à un groupe instrumental différent, mais aucun ne requiert plus de quinze à trente musiciens, si l’on veut conserver l’équilibre sonore de l’œuvre.

Que le violon s’adjuge la plus belle part dans le quatrième concerto, cela ne saurait surprendre à l’époque où fleurissent les centaines de concertos de Vivaldi. Mais que dans le cinquième, le clavecin veuille à son tour prendre la tête, voilà certes une grande nouveauté. Bien sûr, Bach est un virtuose du clavier et il ne lui est pas difficile d’égaler la vélocité des instruments à archet. Bien sûr, il a déjà pensé transcrire pour le clavecin des concertos italiens. Mais il n’a écrit jusqu’alors aucune œuvre dont on puisse affirmer avec quelque certitude qu’elle ait été pensée originellement comme concerto de clavecin, tant l’écriture reste typiquement violonistique.

Pour la première fois dans le présent concerto, le clavecin est doté d’une partie qui tient pleinement compte de son style particulier et des ressources de sa technique. C’est pourquoi on a raison de voir dans cette œuvre ( malgré le partage de la primauté avec la flûte et le violon, et à bien plus juste titre que dans le concerto de clavecin en ré mineur ), le véritable ancêtre d’un genre qui atteindra chez Mozart son plein épanouissement.

Joseph Haydn, double concerto pour violon et clavecin en Fa Majeur

Contrairement à Mozart, Haydn s’intéressa relativement peu au concerto, et pratiqua ce genre surtout dans sa jeunesse. Les premiers concertos, pour orgue ou clavecin, furent écrits très tôt, sans doute avant 1761.

Le groupe XVIII du catalogue Hoboken (concertos pour claviers) comprend onze partitions qui posent à la fois des problèmes d’authenticité et de choix d’instruments. Ceux pour orgue (ou clavecin) sont en toute probabilité au nombre de six, dont le Hob XVIII 6 en fa pour orgue (ou clavecin) et violon.

L’œuvre semble avoir été composée pour une occasion particulière en 1756. En 1803, en effet, Haydn porte sur le manuscrit autographe du concerto, qu’il avait soigneusement conservé, la date de 1756, et on parle alors de la découverte d’un concerto pour orgue et violon écrit 50 ans auparavant pour sa belle-sœur lorsqu’elle a pris le voile.

Les six concertos ont tous trois mouvements (vif – lent – vif). Tous les finales sont à 3/8 (sauf celui du XVIII 2). L’accompagnement est l’orchestre à cordes, avec partie d’alto dans les trois œuvres vastes (XVIII 1, 2 et 6).

Le finale du XVIII 6 annonce curieusement le Menuet de la Symphonie N° 21 (1764) et au delà, celui de la Petite Musique de Nuit de Mozart (1787) : ce dernier connaissait peut-être la Symphonie N° 21, mais probablement pas le Concerto en Fa.

Georg-Friedrich Hændel (1685-1759), extraits de Water Music

Hændel est l’hôte des Anglais depuis cinq ou sept ans lorsqu’il écrit cette grande sérénade destinée à quelque fête nautique dans les superbes parcs londoniens.

La légende voudrait que le compositeur ait fait exécuter Water Music devant le roi, comme un hommage et une supplique, afin de rentrer en grâce à ses yeux.

Si l’on peut douter que l’œuvre ait été la première manifestation de Hændel au yeux du nouveau monarque Georges 1er, les circonstances de son exécution nous sont rapportées en détail par les journaux du temps. Le roi aurait pris tant de plaisir à la musique de Hændel qu’il l’aurait fait rejouer trois fois de suite.

L’œuvre n’ayant été éditée que longtemps après sa première exécution, la suite de ses pièces constitue un ensemble mouvant qui n’a pas été fixé une fois pour toutes par Hændel. Signalons tout de suite qu’à l’époque de Water Music, il était tout à fait courant de prendre de grandes libertés avec un texte musical de ce genre.

Un problème se pose inévitablement pour l’exécution de Water Music, celui de l’orchestration, et l’on sait la liberté que Hændel laisse à l’initiative des chefs d’orchestre. Ils en ont usé et abusé pendant deux siècles et demi. Mozart n’en a-t-il pas donné l’exemple en réorchestrant le Messie ? Après les interprétations alourdies et parfois défigurées, usant de moyens somptueux mais inutiles au génie remarquablement économe de Hændel, on en est revenu généralement à la composition de l’orchestre original : le quatuor à cordes, deux hautbois, un ou deux bassons, deux cors, auxquels s’ajoutent dans la deuxième suite deux trompettes et une flûte. L’exécution garde ainsi son caractère jaillissant, et la pureté des lignes est parfaitement respectée et mise en valeur.