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Dimanche 21 novembre 2004, Forum-Meyrin
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Regina cli |
Wolfgang Amadeus MOZART |
KV 108 Régina cli: Allegro Soprano: Annamaria BARABAS Direction: Yves BUGNON
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Symphonie N° 1 |
Ludwig van BEETHOVEN |
Opus 21, en Ut Majeur Adagio molto Allegro con brio Direction: Stéphane MOOSER |
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Messe du couronnement |
Wolfgang Amadeus MOZART |
KV 317 Kyrie Soprano: Annamaria BARABAS Direction: Yves BUGNON |
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Le Regina cli KV 108 est la première des trois antiennes mariales pour les vêpres du temps pascal composées par Wolfgang Amadeus MOZART. Daprès la datation du compositeur figurant sur le manuscrit autographe, le motet a été composé à Salzbourg en mai 1771. Mozart, qui venait juste de rentrer de son premier voyage en Italie, composa cette pièce tout à fait dans le style napolitain.
Structurée en quatre mouvements, luvre est dotée dune orchestration riche laissant à penser que sa destination nest point celle de la cathédrale. Churs et soprano solo sont accompagnés par lorchestre à cordes au complet, flûtes, hautbois, cors et trompettes par deux, timbales, basse et orgue.
Texte en latin : |
Traduction : |
Regina coli lætare, alleluia, |
Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia, |
quia quem meruisti portare, alleluia, |
Car celui que tu fus digne de porter, alléluia, |
resurrexit, sicut dixit, alleluia. |
est ressuscité, comme il la dit, alléluia. |
Ora pro nobis Deum, alleluia. |
Prie pour nous auprès de Dieu, alléluia |
Existe-t-il une musique plus unanimement célèbre que luvre symphonique de Ludwig van BEETHOVEN ? Ces neuf symphonies ont été jouées et rejouées par tous les orchestres du monde et pourtant, même si on affiche la plus blasée des lassitudes, on se laisse emporter dès le premier instant par lénergie féroce qui sen dégage. La première symphonie du compositeur nest pas exactement luvre dun débutant. Créée le 2 avril 1800, elle est écrite par un musicien déjà célèbre de 30 ans et que la surdité est encore loin dinquiéter. Nous navons pas encore à faire ici au Beethoven torturé et solitaire que limagerie romantique se plaira à dépeindre.
Cette symphonie sinscrit apparemment dans la grande tradition mozartienne et surtout haydnienne. Et pourtant, si nous écoutons avec des oreille neuves cette musique si connue, on est frappé par les innombrables hardiesses qui la caractérisent. Débuter une symphonie par un grand accord dissonant fit déjà bondir les auditeurs de sa création. Cette brutalité ensuite dans la répétition des motifs du premier mouvement manifeste de façon impitoyable la force vitale jaillissante avec laquelle le compositeur nous conduit. De même, dans le mouvement lent, apparemment si proche de la facture haydnienne, lostinato rythmique installé par les cordes puis les timbales annonce-t-il les déferlements à venir de luvre du compositeur de Bonn. Et lorsque Beethoven parle de menuet à propos du troisième mouvement, nous savons que le compositeur invente ce scherzo explosif qui inspirera les pages les plus féroces des symphonies dun Chostakovitch. Ecoutons encore les premières mesures du finale de luvre. Montée hésitante, exploration par paliers des degrés successifs de la gamme de do avant de sélancer dans ce thème bondissant qui nous conduira tout au long du dernier mouvement.
Ainsi, derrière une uvre si célèbre, se cachent dinnombrables surprises pour qui sait écouter avec les oreilles de lexplorateur.
Rentré de Paris, via Mannheim et Munich, au tout début de lannée 1779, Mozart sest vu contraint de ré endosser la livrée imposée par Colloredo. Cest donc pour Salzbourg que le nouvel organiste de la cathédrale et maître de concert de la cour écrit une nouvelle messe datée du 23 mars, deux mois après avoir repris du service.
Il semblait que cette grand-messe solennelle ait été destinée à léglise baroque de Maria Plain, où lon commémorait dévotement chaque année le couronnement dune image vénérée de la Vierge. Longtemps admise sans réserve, cette hypothèse paraît avoir fait long feu : la Messe du couronnement aurait été en fait écrite pour la cathédrale. Signalons cependant quelle fut exécutée en 1791 pour le couronnement du roi de Bohème dirigée par Salieri.
En ce qui concerne la musique, force est de constater que sest élaboré et se manifeste ici un propos plus éclatant et somptueux, moins intimiste aussi bien quil sagisse dune messe solennelle , dont Mozart ne se départira plus.
Elle représente certainement lidéal de la messe musicale fonctionnelle pour Mozart. Il ny a plus quun véritable solo (dans lAgnus Dei) ; en dehors de cela, cest une messe pour chur, dont se détache le quatuor de solistes. La richesse de lorchestration, la puissante unité symphonique des parties, les modulations expressives instantanées, tout concourt à un chef-duvre de référence.