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Dimanche 23 novembre 1997, Forum-Meyrin
Au programme
Valse triste, op 44
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Concerto n° 1 pour piano et orchestre
en Ut Majeur, op 15
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Allegro con brio
Largo
Rondo
Piano Oswald RUSSELL
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Symphonie n° 40 en sol mineur, KV 550
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Allegro molto
Andante
Menuetto
Allegro assai
Direction Igor DIAKOFF
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A propos du programme
Jean Sibelius (1865 - 1957), Valse triste
Compositeur finlandais, il commence à lâge de neuf ans à étudier le piano, puis prend des leçons de violon avec le directeur de lharmonie militaire dHämeenlinna. Il abandonne ses études de droit après un semestre et entre au Conservatoire dHelsinki, où il étudie le violon et la composition. Après lobtention dune bourse du gouvernement, il poursuit ses études à Berlin et à Vienne. En 1939, le Conservatoire dHelsinki a été rebaptisé Académie Sibelius en son honneur.
La célèbre Valse triste, composée en 1903 pour une pièce dramatique dArvid Järnefelt, Kuolema (la Mort), est, par son caractère sombre, dune puissance impressive toute particulière. Dans le drame de Järnefelt, elle accompagne les songes dune mère mourante.
La nuit. Las dune longue veille au chevet de sa mère, le fils sest endormi. Les reflets dune lumière rougeâtre se répandent à travers la chambre ; on entend, lointaine dabord, puis de plus en plus distincte à mesure que la lumière augmente, une musique imprécise mais qui bientôt déroule les souples méandres dun air de valse. La malade se réveille, se lève et, drapée dans un vêtement blanc, elle savance sans bruit, se tourne de tous côtés et fait des gestes de la main. Partout à son appel silencieux hommes et femmes surgissent, deux à deux pour la danse. Elle se jette au milieu deux et cherche à attirer sur elle les regards des danseurs, mais tous semblent léviter. Peu à peu ses forces labandonnent, elle tombe épuisée, la musique sarrête brusquement, les rouges lueurs disparaissent avec les fantômes auxquels elles donnaient un corps. Une fois encore la malade rassemble ses forces et renouvelle son appel avec insistance. La musique recommence, les danseurs reprennent leurs ébats. Rondes effrénées. Lorgie grandit, grandit encore, on frappe à la porte, elle souvre, un cri deffroi de lhallucinée, les fantômes sévanouissent, la musique se tait, sur le seuil apparaît
la Mort.
Ludwig van Beethoven (1770 - 1827),
Concerto n° 1 pour piano et orchestre en Ut Majeur, op 15
Le génie de ce compositeur allemand sest exprimé avec une maîtrise suprême et une extraordinaire puissance dinvention dans ses symphonies, sa musique de chambre,ses concertos et ses sonates pour piano. Il a marqué un tournant historique dans lart de la composition.
Cest avec un nouveau concerto pour pianoforte que Beethoven fait ses débuts, le 29 mars 1795, à la Hofburg de Vienne. Selon une tradition unanime, cest là quil a interprété au cours dun concert organisé par la Tonkünstler-Societät son concerto en Ut majeur. Gustave Nottebhom a contredit en 1875 ladite tradition en affirmant que, pour son premier récital public connu, Beethoven avait interprété un concerto composé antérieurement, le concerto en Si bémol majeur. En fait, la recherche musicologique actuelle permet, après analyse des esquisses les plus diverses, de conclure quà la date concernée, il devait exister une première version du concerto en Ut majeur.
Ceci vient donc confirmer la tradition originelle et les documents de lépoque appuient une telle conclusion. Beethoven navait pas beaucoup plus destime pour ce concerto en Ut majeur que pour celui en Si bémol majeur, comme en témoigne cette lettre aux éditeurs Leipzig, Breitkopf et Härtel :
Je vous indique que paraît chez Hofmeister un de mes premiers concertos, ce nest pas une de mes meilleures oeuvres. Il paraît aussi chez Mollo terminé plus tard en vérité mais qui nappartient pas encore à mes meilleurs dans le genre, et il demandera en conséquence que les critiques de LAllgemeine Musikalische Zeitung montre de la bienveillance envers ces uvres qui sont déjà du passé.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791),
Symphonie n° 40 en sol mineur, KV 550
Lillumination que jai reçue, tout enfant, un jour où je mamusais, assis sous le piano selon mon habitude, a éclairé toute ma vie. Je me suis brusquement immobilisé, transporté de bonheur et de ravissement en écoutant la sonate que ma mère interprétait au-dessus de moi.
Le souvenir de cette matinée où le nom de Mozart ma été révélé, est demeuré si vivant, si vital pour moi que le culte voué à Mozart, depuis cet instant a duré jusquà aujourdhui, aussi pur, aussi intense qualors.
Marcel Brion, 19 janvier 1982
Cest à travers des uvres suscitées occasionnellement de lextérieur que Mozart a approché de plus en plus près la réalisation de lidéal symphonique quil portait depuis si longtemps en lui. Voici dun seul coup, trois Symphonies, n° 39 KV 543, n° 40 KV 550, et n° 41 KV 551, sur la genèse desquelles nous ignorons tout. On suppose quil les a écrites en prévision des concerts par souscription quil aurait voulu redonner.
De son vivant, la chose est sûre, Mozart na jamais eu la joie de diriger ni même dentendre comment sonnent ces trois Symphonies.
Que dire de la Symphonie n° 40 en sol mineur, sinon que la Symphonie KV 183, le Quatuor avec piano KV 478, et le Quintette KV 516 nous ont déjà tout appris. Au contraire de Beethoven, Mozart ne savait guère revenir sur ses uvres passées. Il na écrit, tout au long de sa vie, que deux Symphonies dans un ton mineur. La première, (KV 183) exprimait une expérience trop brûlante pour quil ait pu loublier, et cest en 1788, date des trois Symphonies, que consciemment il veut renouer et reprendre le drame fondamental de son existence, avec les dimensions nouvelles et la maturité que lui ont conféré quinze années deffort et de réflexion.
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