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Samedi 12 avril 2003, Collège de Saussure,
Dimanche 13 avril 2003, Forum-Meyrin

Avec le concours des chœurs des collèges de Saussure et de Staël

Au programme

Concerto en fa mineur N°2 op.5

Bernhard Henrik CRUSELL

pour clarinette et orchestre

Allegro
Andante pastorale
Rondo - Allegretto

Clarinette : Sylvain BRIENS

 

Motetto "Venti, fulgura, procellae"

Wolfgang Amadeus MOZART

pour soprano solo et orchestre

Allegro
Recitativo
Andante grazioso
Allegro

Soprano : Linda WITTAUER

 

Ach Gott vom Himmel sieh darein

Johann Sebastian BACH

Cantate BWV 2

Chœur N° 1

 

Nun danket alle Gott

Johann Sebastian BACH

Cantate BWV 192
pour soprano solo, basse solo, chœur et orchestre

Duetto N° 2
Choral final N° 3

Soprano : Linda WITTAUER
Baryton : Alexandre DIAKOFF

 

Ach Gott vom Himmel sieh darein

Cantante pour baryton solo, chœur et orchestre

Coro - Andante
Recitativo
Aria - Andante
Choral

Baryton : Alexandre DIAKOFF

 

Direction : Philippe GIRARD

A propos du programme

Le compositeur finlandais Bernhard Henrik CRUSELL (1775-1838) s’installe en Suède en 1791 où il occupe le poste de clarinettiste solo de l’Orchestre Royal de Stockholm. Il s’agit sans doute du compositeur le plus important de la période classique et préromantique dans ce pays. Pratiquement l’exact contemporain de Beethoven, son œuvre, essentiellement concertante, est influencée par des compositeurs alors célèbres dans toute l’Europe tels que Carl Maria von Weber et Ludwig Spohr. Ayant effectué trois voyages importants en Allemagne, s’étant même rendu à Paris, il s’inscrit avec bonheur dans la grande tradition virtuose du début du XIXème siècle. Dédié au Tsar Alexandre 1er de Russie, le concerto en fa mineur op. 5 fut créé en 1815. Adoptant la coupe traditionnelle en trois mouvements, il manifeste, même dans ses pages les plus rapides, un soucis poétique remarquable. Avec ce concerto, nous sommes loin de la virtuosité un peu creuse de nombre de partitions de l’époque. Pour s’en convaincre, il suffit de se laisser porter par la tendresse rêveuse du mouvement central, Andante pastorale. Il est évident que les œuvres de ce compositeur méconnu mériteraient d’être bien plus largement défendues par les musiciens d’aujourd’hui.

Le manuscrit du Motet attribué à Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791) et présenté ici provient de la bibliothèque de Brno en Tchécoslovaquie. L’autographe de Mozart ayant disparu, le copiste responsable de cette partition n’ayant pas été identifié comme l’un des collaborateurs habituels du compositeur, l’attribution à Mozart de cette pièce reste douteuse. Il faut toutefois souligner la proximité stylistique de cette œuvre avec le célèbre Motet « Exsultate, Jubilate » KV165 créé en janvier 1773 à Milan. La structure des deux œuvres est très similaire, le texte illustre le même type de dévotion. Plaidant en faveur d’une attribution au compositeur salzbourgeois, nous admirons l’extrême élégance de la ligne vocale, le remarquable récitatif accompagné par l’orchestre qui nous renvoie aux expérimentations qu’effectue le jeune Mozart au cours de ces années-là dans le domaine de l’opéra seria. Et s’il ne s’agissait pas d’une œuvre de Mozart, le plaisir que nous pouvons y trouver ne devrait pas en être diminué pour autant. Que nos pensées reconnaissantes volent alors vers le musicien inconnu qui, à travers les siècles, nous a fait ce présent anonyme. L’œuvre fut créée en 1971 à Salzbourg !

Depuis la trouvaille géniale du moine réformateur Martin Luther qui, désirant faire participer l’assemblée des fidèles à la célébration liturgique, invente le principe de la mélodie de choral, les compositeurs à s’être illustrés dans ce domaine sont innombrables. Chaque mélodie, de carrure simple et facilement chantable par les paroissiens, est associée à une fête particulière de l’année liturgique. Le compositeur aura pour mission d’écrire un prélude de choral pour orgue afin de permettre aux fidèles de prendre le ton et de retrouver la mélodie du jour avant de la chanter. Il devra en outre composer une cantate illustrant la fête en question et composée souvent sur une paraphrase poétique du péricope du jour. C’est évidemment à Johann Sebastian BACH (1685-1750) que l’on pense dans ce domaine où les 300 cantates qui nous restent de sa production représentent indiscutablement un sommet absolu. Il ne fut toutefois pas le seul à s’illustrer dans la composition de cantates chorals pour le culte réformé. Ainsi, Felix MENDELSSOHN BARTHOLDY (1809-1847), découvrant avec émerveillement les grandes partitions du Cantor de Leipzig puis les dirigeant après un siècle d’oubli décide-t-il de s’essayer également à la composition de pièces de ce type. Nous vous présenterons donc ici le premier chœur de la cantate BWV 2 de Bach ainsi que l’intégralité de la cantate que Mendelssohn écrit sur la même mélodie de choral un siècle plus tard. Cette mélodie « Ach Gott vom Himmel sieh darein » est destinée au deuxième dimanche après la Trinité et fut créée par Bach le 18 juin 1724 à Leipzig. Le texte en est un paraphrase du psaume XII. Félix Mendelssohn quant à lui, reprend cette mélodie et ce texte lors d’un voyage à Paris où, fuyant les frivolités du monde, il se replonge dans la rigueur de l’écriture stricte que lui avait révélé le grand Bach. Sa partition porte la date du 5 avril 1832. Construite exactement sur le même schéma que celle de son aîné, elle exploite la mélodie source dans le chœur initial et final réservant au baryton solo un récitatif et un air d’une douceur scintillante qui illustre à merveille le texte. Notons enfin que Mozart reprendra cette mélodie dans « La flûte enchantée » lorsque, en un des moments les plus solennels de l’opéra, il fera chanter aux deux hommes armés, gardiens du temple, les recommandations destinées à permettre au couple princier de franchir les épreuves initiatiques qui leur sont imposées.
La cantate BWV 192 de Jean-Sébastien Bach dont nous présentons ici le duo central et le chœur final date du 31 octobre 1730 et fut également créée à Leipzig. Destinée probablement à la fête de la Réformation, il s’agit d’une cantate de louange dont la joie et la délicatesse contraste avec la solennité d’autres œuvres de Bach destinées à célébrer cette même fête.

Texte des pièces chantées

W. A. MOZART (?)
Motet
«Venti, fulgura, procellae»

Aria

Venti, fulgura, procellae caeli et maris,

Vents, éclairs, cieux et flots tempétueux,

Iam tacete, laetae stellae scintillate.

Faites silence, et vous douces étoiles scintillez.

In tam festa, amica die, paradisi, aeternae vitae,

Indiquez-nous, en cet aimable jour de fête,

Nobis semitam monstrate.

Le sentier menant au paradis, à la vie éternelle.

Recitativo

Misera, quod sum ego ?

Pauvre de moi. Que suis-je ?

Undique surgit inimica tempestas,

De partout éclatent des tempêtes ennemies

Quae horibiles, funestas redit noctes et dies;

Rendant mes nuits et mes jours terribles et funestes.

Nunc in profundo, nunc ad astra me rapit;

Tantôt elles me précipitent dans les profondeurs,
tantôt m'élèvent vers les étoiles.

Illic stridentia fulmina quassant nubes;

Ici l'éclair tonnant frappe les nuages,

Hic populus et navis sine ulla spe iactatur.

Là l'équipage et le navire sont ballottés sans espoir.

Sed quid ?

Mais quoi ?

Placantur fluctus, redit mare tranquillum,

Le flot apaisé calme la mer,

Astra refulgent et zephiro suavi in portu suspirato
Ad respirandum eo corde placato.

Les étoiles luisent et le doux zéphyr soufflant dans le port permet à ce cœur de reprendre son souffle.

Aria

Gaude cor meum, placato mare sunt undae clarae;

Réjouis-toi, mon âme, les flots de la mer calmée sont clairs;

Obscurum velum serenum caelum tollit a se;

Le ciel serein a ramené à lui ce voile obscur.

Depone metum et novo ardore divino amore accendete !

Déposant tes peines, laisse s'enflammer l'ardeur nouvelle d'un amour divin !

Alleluia !

Alleluia !

 

J. S. BACH
Cantate BWV 2
«Ach Gott vom Himmel sieh darein»

1. Coro

Ach Gott vom Himmel sieh darein

Oh Dieu, des cieux regarde vers nous

Und lass dichs des erbarmen,

Et prends pitié de nous.

Wie wenig sind der Heilgen dein,

Combien peu nombreux sont tes saints,

Verlassen sind wir Armen,

Pauvres de nous qui sommes abandonnés,

Dein Wort man nicht lässt haben wahr,

Ta parole n’est plus entendue,

Der Glaub ist auch verloschen gar,

Et la foi est presque éteinte,

Bei allen Menschenkindern.

Au sein de l’humanité entière.

 

F. MENDELSSOHN BARTHOLDY
Cantate
«Ach Gott vom Himmel sieh darein»

1. Coro

Ach Gott vom Himmel sieh darein

Oh Dieu, des cieux regarde vers nous

Und lass dichs des erbarmen,

Et prends pitié de nous.

Wie wenig sind der Heilgen dein,

Combien peu nombreux sont tes saints,

Verlassen sind wir Armen,

Pauvres de nous qui sommes abandonnés,

Dein Wort man nicht lässt haben wahr,

Ta parole n’est plus entendue,

Der Glaub ist auch verloschen gar,

Et la foi est presque éteinte,

Bei allen Menschenkindern.

Au sein de l’humanité entière.

Sie lehren eitel falsche List,

Ils enseignent vainement de fausses ruses,

Was eigen Witz erfindet;

Inventées par leurs astuces.

Ihr Herz nicht eines Sinnes ist,

Leur cœur n’est plus fidèle,

In Gottes Wort gegründet:

Ancré dans la parole de Dieu.

Der wählet dies, der andre das,

L’un veut ceci, l’autre cela,

Sie trennen sich ohn alle Mass,

Ils se disputent sans aucune mesure

Und gleissen schön von aussen.

Et brillent de l’extérieur.

Gott woll ausrotten alle gar !

Que Dieu veuille tous les exterminer !

Die falschen Schein uns lehren,

Ils nous bercent d’illusions 

Dazu ihr Zung stolz offenbar spricht : Trotz !

Leur langue orgueilleuse nous lance : Allez !

Wer will uns wehren ?

Qui va nous défier ?

Wir haben Recht une Macht allein;

Nous seul avons le droit et le pouvoir,

Was wir setzen, das gilt gemein.

Ce que nous statuons est la loi.

Wer ist, der uns wollt meistern ?

Qui voudra nous maîtriser ?

Darum spricht Gott :

C’est pour cela que Dieu nous dit :

Ich muss auf sein,

Ma présence est nécessaire,

Die Armen sind verstöret,

Les pauvres sont troublés,

Ihr Seufzen dringt zu mir,

Leurs soupirs me parviennent,

Ich hab ihr Klag erhöret.

J’ai écouté leur souffrance.

Mein heilsam Wort soll auf den Plan,

Ma parole bienfaisante soit là pour vous

Getrost und frisch sie greifen an

Sans crainte et pleins d’audace ils l’attaquent

Und sein die Kraft der Armen.

Et elle sera la force des pauvres

2. Recitativo

Barmherzig und gnädig ist der Herr,

Le Seigneur est miséricordieux et plein de grâce,

Geduldig und von grosser Güte.

Patient et d’une grande bonté.

Er handelt nicht mit uns nach unsern Sünden

Il ne nous traite pas selon nos péchés

Und vergilt uns nicht nach unser Missetat.

Et ne tient pas rigueur de nos méfaits.

Denn so hoch der Himmel über der Erde ist,

Car autant que le ciel s’élève sur la terre,

Lasset er seine Gnade walten über die so ihn fürchten.

Sa grâce règne sur ceux qui le craignent.

3. Aria

Das Silber durchs Feuer siebenmal bewährt wird lauter funden.

L’argent sept fois éprouvé par le feu
Sera trouvé bon.

An Gottes Wort man warten soll,

La parole de Dieu soit avec nous

Desgleichen alle Stunden.

Toutes le heures.

Es will durchs Kreuz bewähret sein !

Elle est éprouvée par la croix !

Da wird sein Kraft erkannt und Schein

Elle y démontre sa force et sa lumière

Und leucht stark in die Lande.

Et éclaire fort sur la terre.

3. Choral

Das wollst du, Gott, bewahren rein

Garde cette parole pure, O Dieu,

Vor diese argen G’schlechte

Devant cette race méchante

Und lass uns dir befohlen sein,

Et que nous te soyons recommandés.

Dass dich’s in uns nicht flechte.

Ne laisse pas le doute s’installer en nous.

Der gottlos Hauf umher sich findt,

La foule impie se trouve partout,

Wo diese losen Leute sind

Où il y a ces méchants,

In deinem Volk erhaben.

Au-dessus de tout parmi ton peuple.

 

J. S. BACH
Cantate BWV 192
«Nun danket alle Got»

2. Duo

Der ewig reiche Gott woll’ uns bei unserm Leben

Que le Dieu éternellement riche, donne pour la vie

In immer fröhlich Herz und edlen Friede geben,

Un cœur toujours joyeux et une bonne paix.

Und uns in seiner Gnad’ erhalten fort und fort,

Et préserve nous dans ta grâce pour toujours

Und uns aus aller Not erlösen hier und dort.

Et aide nous dans nos misères ici et là

3. Choral final

Lob, Ehr’ und Preis sei Gott, dem Vater und dem Sohne,

Louange, honneur et gloire à Dieu, Père et Fils,

Und dem, der beiden gleich im hohen Himmelsthrone,

Et à celui qui, leur égal, siège sur son trône céleste,

Dem dreieinigen Gott als der ursprünglich war

Au Dieu trine qui fut dès les origines

Und ist und bleiben wird jetzt und immer dar.

Et qui est et qui sera maintenant et toujours.