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Forum-Meyrin, mai 1999

Au programme

Symphonie funèbre

Lamento - Largo, Alla breve ma Moderato, Adagio
Grave
Non presto – Adagio
La Consolatione, Andante

Suite burlesque « Don Quichotte »

Ouverture
Le Réveil de Quichotte
Son Attaque des Moulins à Vent
Les Soupirs amoureux après la Princesse Dulcinée
Sancho Pansa berné
Le Galop de Rossinante
Le Galop de l’Âne de Sancho Pansa
Le Couché de Quichotte

Concerto N° 12 pour Piano et Orchestre en La Majeur KV 414

Allegro
Andante
Allegretto

Piano Suzanne BUNDSCHUH

Direction Igor DIAKOFF

A propos du programme

Pietro Antonio LOCATELLI (Bergamo 1695 – Amsterdam 1764), Symphonie funèbre

De 1711 à 1713, Locatelli étudie le violon à Rome avec Corelli. A la mort de celui-ci, il se perfectionne avec Giuseppe Valentini, célèbre rival de Corelli. Dès 1717, renommé pour sa grande virtuosité, Locatelli voyage à travers l’Europe, donnant de nombreux concerts. Tout d’abord protégé du Patriarche de Constantinople, il est nommé virtuoso da camera du gouverneur de Mantoue. Il se produit ensuite à Venise, à la cour de Bavière, puis à Berlin pour le roi de Prusse. En 1729, Locatelli s’installe à Amsterdam. Là, il se consacre à l’enseignement et aux loisirs. Il dirige un orchestre d’amateur, édite ses œuvres chez Le Cène, collectionne les instruments de musique, les manuscrits et les livres rares. A sa mort, l’Europe entière pleure la disparition d’un si grand virtuose.

Surnommé le Paganini du 18ème, Locatelli a énormément développé la technique du violon. Son recueil L’arte del violino contient douze concerti et vingt-quatre caprices. Il est également l’auteur de douze concerti grossi et douze sonates pour flûte.

En 1725, la Sinfonia funebre composta per l’esequia della sua Donna che si celebrano in Roma, voit le jour. Cette symphonie funèbre en fa mineur n’aurait cependant pas été écrite par Locatelli. En effet, conservé à Darmstadt, le manuscrit qui lui avait été attribué au début du siècle a malheureusement été détruit lors de la Seconde Guerre Mondiale. Les éditions Breitkopf ont attribué l’œuvre à Michael Hoffmann, et de nombreux spécialistes ne reconnaissent pas le style de Locatelli dans cette œuvre. Remarquons toutefois que Locatelli a perdu sa femme en 1725 à Rome.

Finalement, plus qu’un compositeur, c’est une œuvre que nous écoutons. Alors, laissons-nous émouvoir par les soupirs du Lamento, les sanglots du Grave, ou consoler par l’Andante final.

O.H.

Georg Philipp TELEMANN (Magdebourg 1681 – Hambourg 1767), Suite burlesque «Don Quichotte»

Georg Philipp Telemann est né à Magdebourg, en 1681. Musicien allemand, contemporain de Bach et de Händel, il s’est formé musicalement de manière pratiquement autodidacte. C’est en 1704, alors qu’il est encore étudiant à Leipzig, qu’il obtient un premier engagement, comme organiste. Parallèlement, il fonde la société « Collegium musicum » qui s’occupe de développer la musique.

Après plusieurs engagements comme organiste et Musikdirektor, Telemann devient, à l’âge de 40 ans, Direktor der Kirchenmusik pour les cinq temples principaux de Hambourg. Il vivra dans cette ville jusqu’à sa mort, en 1767, et il ne la quittera que pour effectuer quelques voyages à Berlin ou à Paris. En 1722, on lui offre le poste de Maître de chapelle à la Thomaskirche de Leipzig. A la suite du refus de Telemann, c’est J.-S. Bach qui occupe cette place !

Telemann n’a jamais eu de formation complète en musique, malgré cela, ou peut-être grâce à cela, il était tout à fait capable de composer dans des styles très différents (français, allemand, italien). La diversité de ses compositions le rendent très populaire, c’est ainsi qu’il devient rapidement le compositeur le plus connu d’Allemagne.

Sa musique se situe dans la fin de l’époque baroque, déjà à l’orée de la période classique, elle constitue une sorte de pont entre ces deux périodes. Telemann a composé 40 opéras, quelques centaines de suites pour orchestre, 23 cycles de cantates, plusieurs concertos pour différents instruments solistes, des centaines de sonates et beaucoup de morceaux pour clavier.

Ses suites pour orchestres ont différents caractères : sacré, sérieux et même ironique, parfois. Elles peuvent aussi bien être de la musique de cour (Bourrées, Gavottes, etc.), de divertissement pendant les repas (Tafelmusik) ou bien constituer un simple amusement. La suite Don Quichotte, d’ailleurs appelée « Burlesque de Quichotte », appartient à ce dernier groupe. Elle a été composée pour distraire les gens et pour plaire au grand public, un peu à la façon des chansons et ballades d’aujourd’hui.

A.B. - A.M.

Wolfgang Amadeus MOZART (Salzbourg 1756 – Vienne 1791), Concerto N° 12 en La majeur. (KV 414)

Le Concerto N° 12 fait partie, avec les Concertos 11 et 13, d’une série de trois ouvrages que Mozart écrivit en 1782-1784, peu de temps après son installation à Vienne. Le musicien se devait de plaire aux mélomanes viennois et ne faisait pas mystère de ses intentions quand il écrivait à son père : « Ces concertos tiennent le juste milieu entre le trop difficile et le trop facile ; ils sont très brillants, agréables à l’oreille, sans tomber dans la pauvreté »

Quelle meilleure description faire du Concerto N° 12, sans doute le plus personnel de la série ?

L’Allegro a un riche matériau thématique qui séduit immédiatement l’oreille et que Mozart exploite par la suite dans un développement où il sait à la fois charmer l’auditoire et le surprendre par des accents assez dramatiques.

Dans l’Andante, Mozart cite textuellement le thème d’une ouverture composée en 1763 par Jean-Chrétien Bach, sorte d’hommage ému à l’ami disparu quelques mois auparavant… Exposé par les cordes, le thème sera repris par le soliste qui le fait suivre d’une phrase digne des plus belles inspirations mozartiennes…

L’allégresse reprend ses droits dans le finale Allegretto, un rondo remarquable tant par l’habileté de sa construction que la variété de ses éclairages.

E.B.